Vie sociale
Quelle que soit l’origine des loups, la vie sociale reste la même. La meute est composée de 4 à 6 individus en moyenne pour un territoire de 200 à 300 km2 dans le sud de l’Europe (France, Italie, Espagne, Portugal), et comporte entre 8 et 15 individus en moyenne pour 1000 à 4000 km2 au Canada, par exemple.
La meute
L’identité d’un loup se fonde avant tout sur son appartenance à un groupe, un clan très soudé. La hiérarchie, au sein du groupe, est soulignée régulièrement par des expressions corporelles ritualisées accompagnées bien souvent de sons qui expriment la neutralité, la soumission ou encore l’agressivité.
Ce langage corporel est fait de diverses postures et mimiques. Dès son plus jeune âge, le louveteau apprend à montrer sa soumission en adoptant une position rampante, la tête baissée, le regard détourné, les oreilles aplaties et la gueule fermée. Inversement, le regard fixe et les oreilles droites, la queue relevée à l’horizontale et le poil redressé manifestent l’expression d’une dominance.
Chaque individu commande celui qui occupe un rang inférieur et obéit à ses supérieurs. Au plus haut de la hiérarchie se trouve le couple dominant (le couple alpha), en général fondateur de la meute.
La dominance n’est pas établie pour toujours, mais pour quelques saisons seulement. Les remises en question de l’ordre établi ne sont pas rares et donnent parfois lieu à des affrontements violents.
Le couple dominant et surtout le mâle (meneur principal) prend les décisions concernant les déplacements, la chasse et le marquage du territoire. L’instinct social des loups se manifeste également par la solidarité entre les individus.
Un animal social
La reproduction s’opère de mi-janvier à mi-mars. C’est à cette période que les mâles adultes, entre eux, et les femelles adultes, entre elles, vont s’affronter. Seul le couple dominant se reproduira. Si un couple reste dominant plus de 3 ans, les jeunes de 2 ans partiront à la recherche d’un autre territoire, d’une autre meute.
Concernant les meutes en France, Italie ou Espagne où le nombre d’individus est d’environ 4 à 6 loups, la situation est différente. Ils ne représentent qu’une seule et même famille (cellule familiale) comprenant un couple reproducteur, deux louveteaux de l’année et éventuellement des jeunes de l’année précédente ; il n’y a pas d’affrontement.
Les jeunes ne sont pas suffisamment puissants pour rivaliser contre leurs parents. Il n’y a qu’une portée par an d’environ 4 petits. Seuls 40% des nouveaux nés atteignent l’âge adulte. Dans le clan, chaque individu s’occupe des louveteaux. Si un petit a faim, il mordille les babines d’un des loups de la meute qui régurgite alors pour le nourrir.
A partir de l’automne, les jeunes de l’année seront aptes à suivre les adultes dans leurs déplacements et durant la prédation. L’alimentation et la surveillance de la portée unique sont assurées par tous. Cette vie au sein de la meute est rude et la compétition sévère. Il faut se battre pour conserver son rang, s’affronter pour devenir dominant, intimider pour se nourrir avant les autres.
La vie collective constitue donc, pour ce prédateur, une solution pour augmenter ses chances de survie.