Notre histoire
Né de la passion d’un homme, Gérard Ménatory , le Parc Les Loups du Gévaudan offre aux visiteurs une rencontre exceptionnelle avec cet animal aussi mystérieux que fascinant qu’est le loup. Découvrez comment en plus de trois décennies, il est devenu aujourd’hui le plus grand parc à loups d’Europe.
1962 – A l’origine, la passion d’un homme
Gérard Ménatory, ethnologue et naturaliste passionné, alors journaliste au Midi Libre, récupère ses deux premiers loups, Toundra et Bialow, dans la forêt de Bialowieza en Pologne. L’amour de ces animaux ne le quittera plus. Il les introduit dans sa réserve privée de 3 hectares au Chastel Nouvel, petit village situé à proximité de Mende.
En 1964, la horde de Gérard Ménatory compte 15 loups.
En 1971, les loups sont transférés au parc zoologique de Sainte Lucie.
1985 – La création du parc
En 1985, et avec le concours du Conseil Général de la Lozère et de la SELO (Société d’économie mixte pour le développement de la Lozère), Gérard Ménatory fait de ce site le premier parc à loups où le public peut les observer dans des vastes enclos en semi-liberté.
En mai 1986, 7 nouveaux loups de Pologne rejoignent le parc qui compte au total 26 loups.
L’accueil des visiteurs est facilité par des travaux d’aménagement d’une nouvelle voie d’accès, qui sera inaugurée en 1988.
En 1989, la France adopte la convention de Berne, en faveur, entre autre, de la protection du loup. Le parc animalier de Lozere compte alors 86 loups.
1991 – Le déploiement
En mars 1991, 100 jeunes loups âgés de moins d’un an sont sauvés des mains de braconniers en Hongrie par la Fondation Brigitte Bardot. Ces loups de Mongolie alimentaient un trafic de fourrures. Suite à ce sauvetage, le Parc « Les Loups du Gévaudan » en recueille 80.
Six mois plus tard, le 14 août, Gérard Ménatory se voit remettre le Genêt d’Or. Ce prix, créé en 1982 par le Conseil Général sur proposition de l’Association Lozérienne récompense chaque été, une personnalité ayant œuvré pour le département.
En 1993, des travaux d’extension des bâtiments sont entrepris, suivis en cours d’année de la création du parc d’observation scientifique situé à proximité du premier parc. Celui-ci s’étend sur 12 hectares. L’année suivante, 40 loups de Mongolie sont transférés dans le parc d’observation. Au total, le parc compte désormais près de 130 loups.
Le 6 juin 1996, le parc scientifique est officiellement inauguré avec la présence de Brigitte Bardot.
2003 – De nouvelles perspectives
Le Parc animalier de Lozere devient membre associé de l’ANPZ devenue Association Française des Parcs Zoologiques (AFdPZ). L’AFdPZ a pour mission de mettre en réseau les établissements zoologiques français, d’assurer leur représentativité devant les autorités nationales et internationales, de les promouvoir auprès des médias comme du grand public. Fort de ce soutien, le Parc va créer de nouveaux échanges avec ses homologues et accueillir de nouveaux loups dans les années qui vont suivre.
En 2008, l’arrivée de 3 louves arctiques du Zoo d’Amnéville (57) permettra par la suite la création d’une nouvelle meute de cette sous-espèce. Un mâle en provenance du Zoo de Servion en Suisse, les rejoindra en décembre. Désormais le parc compte cinq sous-espèces de Canis lupus. Un an plus tard, les premières naissances de trois louveteaux dans la meute des loups arctiques renforcent le clan. Le parc compte 136 loups.
Puis en 2011, deux louves du Canada (Occidentalis) en provenance du Zoo de la Boissière du Doré sont accueillies.
2015 : le Parc Les Loups du Gévaudan souffle ses 30 bougies.
Le Parc d’observation
Il y a encore tant de connaissances à approfondir au sujet du loup… Situé juste à côté du parc ouvert aux visiteurs, l’enclos de 12 hectares, dédié à l’observation scientifique compte actuellement une vingtaine de loups.
Historique du Parc d’observation
En 1991, la Fondation Brigitte Bardot récupère 100 jeunes loups de Mongolie, sauvés des mains de braconniers. 80 d’entre eux sont alors confiés à notre Parc.
En 1994, 40 d’entre eux seront placés dans un nouvel enclos de 12 hectares à quelques pas du parc ouvert au public. Ce nouvel enclos à vocation scientifique a depuis permis de nombreuses recherches scientifiques… et l’histoire continue avec les descendants de ces loups.
Le Village de Sainte-Lucie
Situé au cœur d’une nature sauvage et préservée, Sainte-Lucie a su conserver au fil des siècles le caractère des villages typiques de Lozère avec sa petite église romane du XIIème siècle et ses maisons de granit au toit de lauze.
Une situation géographique d’exception
Perchée à 1100 mètres d’altitude, Sainte Lucie offre une vue imprenable sur les paysages environnants. À seulement 9 km au nord de Marvejols, elle domine de près de 400 mètres, à l’est, les impressionnantes gorges de la Crueize, également appelées « gorges de l’Enfer », tandis qu’à l’ouest s’étend la route départementale D809.
À l’horizon est, le plateau de Fraissinet et d’Espère semble presque à portée de main, à moins de 1500 mètres à vol d’oiseau, bien qu’il faille parcourir plus de 12 km pour l’atteindre par la route. Plus loin encore se dessinent les silhouettes majestueuses du signal de Randon et du truc de Fortunio. Vers le sud-est, ce sont les sommets du Goulet et du Mont Lozère qui s’offrent à la vue.
À l’ouest s’étend l’immensité sauvage de l’Aubrac, tandis qu’au nord se dresse le Roc de Peyre, point emblématique de cette terre riche en histoire et en légendes.
Qui était Sainte-Lucie ?
Il est difficile de retracer l’histoire de Sainte Lucie, car les documents d’archives à son sujet sont rares et peu explicites. Deux hypothèses peuvent toutefois être avancées :
- Le bois qui couronne ce haut lieu aurait été, dans l’Antiquité, une sorte de temple de la Nature où officiaient les druides. À leur arrivée en Gaule, les Romains auraient reconnu ce lieu sacré en lui attribuant le terme latin Lucus, signifiant « Bois Sacré ».
- Autre possibilité : les Romains y auraient érigé un sanctuaire dédié à la divinité Lucine.
Lucine était représentée en costume matronal, tenant une fleur dans sa main droite et un enfant sur son bras gauche, parfois avec une couronne de dictame, une plante réputée favorable aux accouchements. À Rome, elle possédait un temple où les parents de chaque nouveau-né devaient payer une redevance pour enrichir le trésor de la déesse. Chaque année, des fêtes étaient célébrées en son honneur. Lors de ces festivités, des hommes frappaient symboliquement le ventre des femmes avec une peau de chèvre, rappelant celle portée par Junon, protectrice de la famille.
Lucine, transposition latine de Heraphosphoros (la « Lumineuse ») très prisée des Grecs, était une divinité spécifiquement romaine. Elle veillait à la bonne délivrance des mères et à la naissance heureuse des enfants. L’étymologie de son nom, issue du latin Lux (lumière), fait référence à l’instant où les enfants voient la lumière du jour pour la première fois.
Les Gaulois, dit-on, avaient pour coutume de lancer du sommet du plateau des cercles de bois enflammés, qui dévalaient les pentes pour finir leur course au fond de la vallée, appelée aujourd’hui « Vallée de l’Enfer ». Cette étrange tradition, probablement rituelle, pourrait être liée au culte du feu.
Sainte Lucie est mentionnée pour la première fois dans des documents écrits en 1140, à l’occasion d’un hommage rendu à Astrog de Peyre par Montmajour, seigneur de Sainte Lucie. Les seigneurs de Peyre, influents dans cette partie du Gévaudan, étaient de grands bâtisseurs et chefs militaires. Leur autorité s’appuyait sur un réseau de forteresses et maisons fortifiées. Plusieurs d’entre eux furent évêques de Mende, ce qui renforçait leur prestige. Le plus célèbre, surnommé le « Grand César », construisit le superbe château de la Baume, également appelé le « Versailles du Gévaudan ».
Rien n’interdit de penser que les Romains, séduits par la vitalité des Gaulois, auraient encouragé des unions mixtes pour régénérer leur sang tout en offrant un « repos du guerrier » à leurs troupes. Ils auraient placé cette pépinière de jeunes Gallo-Romains sous la protection de la déesse Lucine.
La forteresse de Montmajour, autrefois nommée « Chastel-Lux » ou « Chastelus », ne subsiste plus aujourd’hui. Elle se dressait à l’emplacement de l’actuelle croix de granit. Quelques traces circulaires, peut-être celles de tours ou donjons, subsistent encore. Comme souvent en ces temps troublés, les populations locales se regroupaient sous la protection des forteresses pour échapper aux dangers extérieurs. Parallèlement, la spiritualité trouvait sa place : une église était édifiée et une paroisse fondée, souvent en l’honneur d’un saint. Ici, on choisit naturellement Sainte Lucie, en lien avec Lux.
Au XVIIe siècle, l’église, trois fois plus grande qu’aujourd’hui, fut réduite à sa taille actuelle à la suite de diverses vicissitudes, notamment la Révolution de 1789. De style roman, elle présente une abside à sept pans extérieurs couronnée de modillons sculptés, des têtes d’animaux notamment. Sa nef est sobre, avec une voûte en lambris, et son joli clocher à deux baies superposées est accessible par un escalier extérieur en granit.
Les maisons du hameau, construites en granit avec des toitures en lauze, sont typiques de l’architecture rurale du Gévaudan des XVIe et XVIIe siècles. Près du cimetière se trouve une grange remarquable, dite « en carène renversée », avec une charpente en bois descendant jusqu’au sol, exceptionnelle par sa taille (25 m de long sur 8 m de large). Cette tradition pourrait être liée aux anciens charpentiers de la marine royale, nombreux dans la région.
À côté de cette grange se trouve une belle maison du XVIIe siècle, récemment restaurée, autrefois appelée « Maison des Évêques ». Elle a appartenu à deux archevêques : Mgr Nègre de Tours et son parent, archevêque de Sibistra. Aujourd’hui, cette demeure est connue sous le nom de « Maison de Maître ».