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La Bête du Gévaudan qui sévit en Lozère au cours du XVIIIème, n'a toujours pas révélé son mystère. Aujourd'hui encore, à travers les nombreuses archives relatant cette période trouble, elle fascine autant qu'elle intrigue, marquant à jamais l'Histoire du Gévaudan.
Les bergers n’avaient pas peur des loups. Tous plusieurs fois ont lancé leurs chiens aux trousses de ces voleurs de moutons. Quant aux petits gardiens de troupeaux qui ne possédaient pas de chiens, ils couraient eux-mêmes sus aux loups avec leur bâton en criant, ou bien ils leur jetaient des pierres. Et les loups animaux timides, beaucoup plus timides qu’on ne le croit, s’enfuyaient, tenaillés par la faim, mais avec, peut-être, l’espoir de trouver ailleurs une proie moins gardée.
Mais, un jour tout changea. Une fillette de 14 ans, Jeanne Boulet, des Ubas, paroisse de Saint-Etienne de Lugdarès, non loin de Langogne, fut tuée par une « Bête féroce ». La petite victime devait être ensevelie le 1er Juillet 1764. On parla beaucoup de ce meurtre, mais les nouvelles n’allaient pas vite il y a deux siècles et plus, et l’on ne fit pas tout de suite le rapprochement avec un second meurtre : une fille de 15 ans tuée le 8 août au Mas Méjean, paroisse de Puylaurent. A la fin de ce mois c’est un garçon de 15 ans de Cheylard l’Evêque qui est tué ; le 1er septembre, un autre garçon de 15 ans est trouvé mort ; il était de Chaudeyrac. Cinq jours plus tard, c’était une femme âgée de 36 ans, égorgée dans son jardin des Estrets, paroisse d’Arzenc de Randon. C’était le début d’une longue série de meurtres. Pendant trois années, jusqu’au 19 juin 1767, la Bête du Gévaudan tua une centaine de personnes, et probablement davantage. Sa dernière victime, un enfant fut tué la veille de cette date.
Le Capitaine Duhamel
Le 03 Novembre 1764, ce furent 56 dragons qui, sous la conduite de Duhamel arrivaient à Mende. Deux jours plus tard ils s’installaient à Saint-Chély d’Apcher, pour être plus proches des lieux où la bête du Gévaudan exerçait ses ravages. Duhamel organisa de grandes chasses, des battues auxquelles participaient des centaines, voires des milliers de paysans. Ces battues ne décourageaient pas la Bête du Gévaudan et l’on s’étonnait, à bon droit d’ailleurs, du fait que lorsqu’une chasse se déroulait dans un secteur, la Bête commettait un nouveau crime à plusieurs lieux de là.
Comme si elle avait été prévenue. Un jour notre bête du Gévaudan eut à faire à forte partie, ceci grâce au courage d’un jeune garçon nommé Portefaix avec la participation de six autres jeunes enfants. Ces enfants étaient tous armés d’un bâton au bout duquel ils avaient attaché une lame de couteau. Ils réussirent à faire fuire la Bête qui les avaient attaquée. Plusieurs lettres font état de la désinvolture des dragons.
Les gens se plaignaient que les dragons étaient sans ordre et sans discipline, partout où ils passaient, ils foulaient sans ménagement les récoltes, se faisant fournir à discrétion, et par la force, les vivres et les fourrages dont ils avaient besoin. Comme Duhamel, qui se dépensait cependant beaucoup, ne parvenait pas à débarrasser le pays de cette bête, la mauvaise humeur des paysans se retourna contre lui et il dut quitter le Gévaudan
Les Denneval
Février 1765. Un Louvetier remarquable, M. Denneval d’Alençon, lui succéda, il était le plus remarquable chasseur de loups de France. Il en avait tué disait-on, 1200. Il arriva donc pleinement décontracté, certain qu’en quelques jours il abattrait son 1201ème loup et que, du même coup il débarrasserait le Gévaudan de cette terrible Bête.
Les choses n’allèrent pourtant pas aussi vite que tout le monde le souhaitait et les Denneval ne s’étaient pas mis seulement les paysans à dos, qu’ils indisposaient parce qu’ils les réquisitionnaient trop souvent, mais encore les autorités civiles et les notabilités locales.
Au courant de ce qui se tramait contre eux, les Denneval réagirent en multipliant les battues, qu’ils organisaient alors le dimanche et les jours de fête, ils y participèrent avec plus d’entrain. Malgré ce, ils ne parvinrent pas à mettre un terme aux massacres occasionnés par la bête du Gévaudan. Des plaintes parvinrent au roi Louis XV, qui prenait un tel intérêt au sort des malheureuses populations du Gévaudan qu’il n’hésita pas à se séparer d’Antoine de Beauterne, son porte arquebuse et lieutenant des chasses, pour l’envoyer courir sus à la dévorante. Le 08 Juin 1765, Antoine et sa troupe parmi laquelle figurait son fils cadet, quittaient Versailles, ils arrivèrent le 22 juin au Malzieu.
Antoine n’était pas partisan des battues ; il préférait poster ses hommes dans les affûts, deux par deux, pendant la nuit. L’entente ne pouvait se réaliser entre Antoine et les Denneval et ces derniers furent rappelés. Ils devaient quitter le Malzieu le 18 Juillet après avoir complètement échoué dans leur mission. Antoine avait la réputation d’un homme extrêmement bon et il sut s’attirer la sympathie des paysans. Mais Antoine était déconcerté par le nombre de meurtres que la Bête du Gévaudan pouvait commettre et il était pressé d’en finir, d’autant que son service le rappelait auprès du Roi, et qu’il n’avait encore rien fait de positif.
« Ce qui est difficile à croire, c’est qu’un loup ait attaqué systématiquement bergers et bergères, car un loup imprégné ou non s’en prendra toujours en priorité aux moutons. Par ailleurs, un loup élevé dans de telles conditions (élevé par Antoine Chastel) n’aurait pas fui devant les chasseurs, puisqu’il n’aurait vraiment eu aucune raison d’en avoir peur, et jamais il n’aurait été nécessaire de le chasser pendant trois ans.
Peut-on supposer que Chastel ait eu l’occasion d’élever un produit du croisement entre un chien et une louve, ou vice versa ? Ce n’est pas impossible, mais là encore il faut savoir que ces hybrides sont généralement moins agressifs que les parents dont ils sont issus.
Il reste comme animal possible une hyène.
Une hyène élevée par Antoine Chastel alors qu’il était garçon de ménagerie en Afrique. Une hyène qui aurait été le mâtin des historiens. Durant son séjour en Afrique, Antoine Chastel avait eu tout le temps d’apprivoiser une jeune hyène ; il peu l’avoir élevée comme un chien lorsqu’elle a été sevrée. Une hyène sauvage n’aurait pas pu être la Bête du Gévaudan, mais une hyène vivant aux côtés de Chastel aurait pu très bien être la Bête. »
« Cette bête du Gévaudan que pour toutes les raisons invoquées Chastel n’avait pas la possibilité de nourrir. Alors cette hyène pouvait s’attaquer aux petits gardeurs de troupeaux. Une hyène est capable d’agresser des êtres humains, à condition qu’ils ne soient pas en force ; il est plus dans le comportement d’une hyène de commettre de tels méfaits que dans celui d’un loup ou de deux ou trois loups.
Dans cette association redoutable qui a commencé à tuer? Quel était le rôle de chacun? Difficile à dire. Mais entre un homme vivant seul, émasculé, mourant de faim et la bête, il y a certainement un lien très étroit. Qui a commencé ? La hyène, peut-être, qui ayant une première fois échappé à son maître a tué une bergère. Peut-être, qui sait Chastel n’a-t-il pris aucune part à ces crimes. Il en aurait eu simplement connaissance et dans cette hypothèse on ne pourrait que lui reprocher d’avoir été complice passif. Antoine Chastel, en somme, couvrait sa hyène. Il la défendait contre les dragons, contre tous ceux qui, avec plus ou moins d’ardeur, participaient aux battues. Bien souvent la Bête du Gévaudan disparaissait mystérieusement, où allait-elle ? Vraisemblablement elle trouvait refuge auprès de son maitre. »
Gérard Ménatory
Fondateur du parc Les Loups du Gévaudan
Le Musée fantastique de la Bête du Gévaudan situé à Saugues (43) a ouvert en 1993, sous l’initiative d’un passionné de la Bête, Jean Richard. Il propose aux visiteurs de pénétrer le mystère de la Bête à travers des scènes reconstituées.
Adresse et contact
Rue de la Tour – 43170 SAUGUES
Tel. 04 71 77 64 22
En savoir plus sur les jours d’ouvertures et les tarifs : www.musee-bete-gevaudan.com